mercredi 30 décembre 2015

Quel est le secret des manuscrits de la Mer Morte?

À Dina 
Les manuscrits de la mer morte sont aujourd'hui publiés, en éditions bilingues, complète en anglais et partielle en français. Reste d'innombrables fragments qu'on ne sait pas identifier, parfois une lettre ou deux, parfois des bouts de quelques mots, parfois un mot complet dont on ne sait que faire. Mais en réalité, rien qui jetterait un éclairage radicalement nouveau sur ces manuscrits.

Y-a-t-il encore un mystère caché dans ces manuscrits? Oui et non!


Les manuscrits de la Mer Morte correspondent aux textes de ceux que Flavius Josèphe appelait les esséniens, mais les esséniens de Flavius Josèphe n'ont jamais existé.
Flavius Josèphe nous a embrouillé l'esprit avec les quatre écoles juives qu'il mentionne dans ses Antiquités juives [dans la Guerre des Juifs, il omet la dernière, en disant qu'elle dépend des pharisiens]: la pharisienne, la sadducéenne, l'essénienne et la sicaire. Nous n'envisagerons pas leurs différences idéologiques qui, dans la narration de Flavius Josèphe, sont trop influencées par la philosophie grecque, mais plutôt leurs différences politiques. Notons que les quatre écoles sont plus judéennes que juives, il s'agit d'écoles qui existent en Judée, le problème du judaïsme hellénistique est encore différent.
Les pharisiens sont les plus populaires, ils se réfèrent à la tradition orale, ils sont laïcs (primauté de la Torah sur le culte du Temple), et peuvent vivre avec une domination étrangère sur la Judée. Ils sont enfin influencés modérément par la culture grecque (ce qu'on retrouvera dans la Talmud qui comporte d'innombrables citations d'Homère). L'école pharisienne deviendra l'école rabbinique. 
Jusqu'ici, il n'y a pas de problème, c'est avec les écoles sadducéennes, esséniennes et sicaires que Flavius Josèphe va mentir.
Les sadducéens sont ainsi définis comme des prêtres qui se soumettent aux pharisiens en ce qui concerne l'observance du culte et des lois. Les esséniens sont mal définis politiquement, mais ils se retirent des affaires publiques et ne se révoltent pas contre Rome. Les sicaires sont des pharisiens révolutionnaires.
Quand on lit ce passage, on oublie de se poser une question, où sont les assidéens? Les assidéens furent un groupe de Juifs qui suivirent Mathathias ben Hashmonay, et ensuite ses fils Judas Macchabée, Jonathan Macchabée et Simon Macchabée et qui parvinrent à imposer aux Séleucides l'indépendance de la Judée en –152, après quinze ans de guerre, qui marqueront l'affaiblissement de cette dynastie hellénistique qui régnait sur un empire qui s'étendait de Damas au Pakistan. 
Le mot assidéen correspond à l'hébreu à hassîd (חסיד), hassidim (חסידים), c'est-à-dire «les pieux». Ce mot n'est jamais mentionné ni par Flavius Josèphe ni par Philon d'Alexandrie, et ce n'est nullement un hasard. 
Les assidéens historiques sont inflexibles dans l'application de la Torah (Judas Macchabée fait crucifier les Juifs qui sont trop hellénisés) et ils sont partisans du sacerdoce (ils ne sont pas laïcs en quelque sorte et donnent la préséance aux prêtres, puisque Judas Macchabée est un qohen descendant d'Aaron); enfin ils sont fortement militarisés. 
Il existe une version syriaque du Livre des Macchabées (parfois appelé V Macchabées) qui contient une chronique jusqu'à Hérode. Ce texte nous parle aussi des écoles judéennes, mais il n'en connait que trois: la pharisienne, la sadducéenne et l'assidéenne; les écoles esséniennes et sicaires lui sont inconnues. Ce texte précise encore que les assidéens sont détenteurs d'un enseignement ésotérique, et offrent à l'extérieur des similitudes avec les écoles pharisiennes (on peut supposer qu'ils admettent certaines prescriptions de cette tradition, comme le port de tefilin) et sadducéennes (on peut supposer que les assidéens rendent la justice avec beaucoup de rigueur et qu'ils sont plutôt partisans du sacerdoce contre les laïcs). Il n'est nulle part question de leur pacifisme envers Rome, ni de leur opposition à Rome. Il n'est nulle part dit qu'ils se seraient à un quelconque moment démilitarisés, puisqu'il s'agit de la succession des assidéens qui suivirent Judas Macchabée. 
L'école assidéenne est militariste et nationalistes (comme les Sicaires ou les zélotes), rigoureuse dans l'application des lois (comme les sadducéens), et fortement influencée par une mystique que l'on sait par les documents trouvés à Qumran qu'elle se rattache au Livre d'Hénoch et aux pratiques calendaires du Livre des Jubilés (comme les esséniens de Flavius Josèphe). 
La découverte des manuscrits de Qumran et l'excès de croyance à la fiabilité des notices de Flavius Josèphe a mené les chercheurs dans une incompréhension de ces textes. Ces textes présentent une mystique qui les apparente aux esséniens, ce dont on pouvait se douter en lisant la notice de Flavius Josèphe, mais aussi une rigueur qui les apparente aux sadducéens et une violence (Règle de Guerre qui prévoit l'extermination des impies du monde entier) qui les apparente aux sicaires, ce à quoi on ne s'attendait pas en lisant les notices de Flavius Josèphe ou de Philon d'Alexandrie. Notons que la notice de Flavius Josèphe existe sous une forme révisée dans l'Elenchos (une réfutation chrétienne des hérésies qui date du début du IIIe siècle), et cette version met en garde sur les esséniens qu'il dit être des zélotes ou des sicaires révoltés contre Rome. 
Les esséniens de Flavius Josèphe en tant que Juifs se préoccupant seulement de mystique et ne se révoltant pas contre Rome n'ont jamais existé. Les esséniens, c'est simplement un nom pour désigner la partie mystique de l'assidéisme et non une école en soi, comme le sicarisme est le bras armé de l'assidéisme dans sa lutte pour l'indépendance de la Judée.
La question devient alors de savoir qui sont les sadducéens? Les sadducéens ne sont pas une école en soi, ce sont des prêtres partisans de la rigueur légale des assidéens, mais s'en séparant sur la mystique déterministe des manuscrits de Qumran (Dieu dirige toutes choses); les sadducéens sont ceux qui acceptent un compromis avec les pharisiens majoritaires dans le peuple, ils sont appelés dans les manuscrits de la mer morte Manassé. 
On s'est demandé si les manuscrits de la Mer Morte n'étaient pas sadducéens, en fait l'interprétation rigide la Torah est commune aux assidéens et sadducéens, ils ne se séparent que sur la mystique calendaire des Livres d'Hénoch. En réalité, l'école sadducéenne obéit aux prescriptions assidéennes.
Les manuscrits deviennent ainsi faciles à comprendre. Nous lisons dans l'Écrit de Damas (traduction Davidovic): 
À la fin d’une colère de trois cent nonante années après qu’Il [Dieu] les eût livrés dans la main de Nabuchodonosor. (CD I, 5–6).
La déportation à Babylone s’est faite en trois fois, et la dernière date de –581/580. Ce qui donne (–580 + 390 ans) –190. En ensuite, l’Écrit de Damas poursuit en disant :
7. Il les visita et fit pousser d’Israël [les Assidéens] et d’Aaron [Judas Macchabée] une racine de plantation pour prendre possession 8. de Son pays [retrouver l'indépendance de la Judée] et pour s’engraisser avec la fertilité de Son sol. [CD I 7–8.]
Ce passage décrit l’émergence d’un nationalisme judéen qui veut en finir avec une Judée, une fois perse, le lendemain égyptienne, et ensuite syrienne.
Et ils comprirent leur faute et ils reconnurent qu’ils furent coupables. [CD I, 8–9.]
Leur faute fut d’avoir laissé les nations dominer la Judée en contradiction avec les affirmations cent fois répétées par la Torah que les terres judéennes doivent être indépendantes et dominées par les Juifs.
Et ils furent comme des aveugles, comme ceux qui tâtonnent pour trouver un chemin pendant vingt ans. Alors, Il suscita pour eux un Maître de Justice afin de les guider dans la voie du cœur. (CD I, 9–11).
–190 + 20 ans = –170, le début de la révolte juive contre les Séleucides. Ce mystérieux Maître de Justice devient très simple à identifier, il s’agit de Mathathias ben Hashmonay, le père de Judas Macchabée et premier conducteur de la révolte. Très vieux, il mourra peu d’années après, et ses fils lui succéderont à la tête des armées judéennes et aussi comme Maîtres de Justice.

Les premiers Macchabées ne furent pas les seuls Maîtres de Justice, d'autres lui succédèrent et l'organisation devient probablement bichéphale:
Car autrefois, se levèrent Moïse et Aaron par l’intermédiaire du prince des Lumières et Belial suscite Yahnah et son frère dans son plan. [CD V, l. 17–19.]  
Ces deux hommes qui correspondent à Moïse et à Aaron sont encore mentionnés sous leurs titres mais pas nominativement:
Et l’étoile, c’est le chercheur de la Torah [Doresh_haThorah], celui qui est venu à Damas, comme il est écrit : Une étoile a fait route de Jacob et un sceptre a surgi d’Israël. [Nombre 24, 17.] Le sceptre, c’est le prince de toute la congrégation [nasî’ kol ha°adah] et quand il se lèvera, il décimera tous les fils de Seth. [CD VII, lignes 18–21.]
L'expression, «quand il se lèvera, il décimera, etc.» laisse supposer que le Maître de Justice a été assassiné injustement, raison pour laquelle il jugera ses bourreaux. L'ouvrage parle en permanence de la congrégation des traîtres, et les pesharîm mentionnent que ce sont eux qui ont assassiné le Maître de Justice. Un seul nom émerge dans l'œuvre de Flavius Josèphe, celui de Diogène (hébreu probable עשיה ou עשיאל) qui fut un proche conseiller du roi Alexandre Jannée et qui était considéré comme le responsable de la crucifixion des 800 pharisiens qui se révoltèrent contre ce roi et négocièrent avec Démétrius III le retour de la Judée sous domination séleucide (vers –93).
Quant à Damas, cela ne désigne pas spécifiquement la ville de Damas, mais plutôt la Damas Biblique qui inclut la ville de Damas autant que les régions transjordaniennes (Iturée, Trachonitide, Gaulanitide, etc.), officiellement conquises par Aristobule Ier, mais dont le règne fut tellement court (moins d'un an) qu'il ne put les administrer, tâche qui reviendra à son frère Alexandre Jannée. À l'époque de ce roi, la ville de Damas était visible des frontières de la Judée, qui se trouvaient à 8km de cette ville. On voit pour les Judéens ce retournement incroyable de situation, quand la Judée devient indépendante en –152, elle se limite à Jérusalem et Jérusalem est à quelques kilomètres de l'État séleucide; 50 plus tard, c'est le contraire, les frontières judéennes sont à quelques kilomètres de Damas).
Le chercheur de la Torah est donc Alexandre Jannée, ce qui explique la prière faite pour ce grand roi et retrouvée à Qumran:
Lève-toi, ô Saint, en faveur du roi Jonathan [Alexandre Jannée] et de l’ensemble de ton peuple, Israël, qui est (dispersé) par les quatre vents du ciel. Puissent-ils avoir tous la paix et celle-ci être sur votre royaume et que votre nom soit béni. [4Q448, colonne B, lignes 1–9.]
Le reste devient assez facile à comprendre, Ephraïm fait allusion aux pharisiens par similitude phonétique Epharïm/Pharisiens. Quant aux sadducéens, ils sont appelés Manassé en référence à un petit-fils de Moïse qui participa à un culte idolâtre (voir Juges 18, 14–31).
La maison d'Absalom mentionné dans le Pesher Habakuk 5, 8–11 est probablement une allusion à Absalom le beau-père et oncle d'Aristobule II qui fut capturé par les Romains. C'est probablement cet Absalom qui est le prêtre impie car il facilité la mise à mort du Maître de Justice, Diogène par l'homme de mensonge. 
Aristobule II en qui les assidéens mirent beaucoup d'espoir est celui qui porte le nom de vérité (Arisobule signifie en grec «bon conseil»), etc. Nous ne détaillerons pas cela ici.



Qu'est-ce que cette découverte de la falsification de Flavius Josèphe sur les esséniens aura comme conséquence sur le christianisme?


En fait, les esséniens et Jésus ont de nombreux parallèles, comme de nombreuses dissemblances, mais tant les esséniens que Jésus sont dits ne pas s'être révoltés contre Rome. Si c'est faux pour les esséniens, il est probable que c'est faux aussi pour Jésus. Tant les esséniens que Jésus ont dû appartenir à des courants piétistes et rigoureux, fortement apocalyptiques, révolutionnaires, nationalistes et anti-romains.
Les passages des évangiles affirmant que «tendre l'autre joue» ou de «faire deux mille quand on en demande un» (allusion aux légionnaires romains qui pouvaient réquisitionner les habitants des provinces romaines comme la Judée en les obligeant à porter leurs affaires pendant 1 mille) sont probablement des réécritures tardives en vue de faire de Jésus un pro-Romain. 
Les passages des évangiles montrant Jésus proche des publicains sont probablement aussi des réécritures en vue de nuancer Jésus qui est plutôt zélote.
Idem le passage sur rendez à César ce qui est à César. 
Enfin le personnage de Judas Iscariote, fils de Simon Iscariote est facile à identifier et à comprendre. Simon Iscariote est Simon le Sicaire (le fils du révolutionnaire anti-romain Judas le Galiléen qui déclencha la révolte de 6), qui fut crucifié par Tibère Alexandre vers 47, Judas Iscariote est donc Judas le Sicaire qui livre Jésus parce qu'il ne veut pas faire la révolution contre les Romains, c'est trop beau pour être vrai. Judas a été inventé pour dissimuler les aspects sicaires et zélotes de Jésus. Idem pour Barabas, afin de différencier Jésus des Juifs qui se révoltent contre Rome.)
Au centre des évangiles, il n'est nullement question de la divinité de Jésus, mais bien plutôt de la constitution d'un judaïsme romanisé qui a abrogé les principales lois juives (circoncision, sabbat, nourriture cashère.)
Les raisons de la crucifixion de Jésus sont obscures, mais pourraient être simplement liées au conflit de la hanuth avec Qaïphe. Ce dernier fit transférer le marché des viandes et des changes dans le Temple même (les monnaies à effigies qui étaient utilisées dans l'Empire romain étaient interdites à Jérusalem, raison pour laquelle ce marché était en-dehors de Jérusalem); ce qui provoquera une insurrection du bas-clergé avec probablement Jésus à sa tête comme cela est raconté dans les évangiles. Qaïphe n'aura pas obtenu de majorité au Sanhédrin pour le liquider, il le transférera alors à Pilate pour le faire exécuter, ce qu'il fera afin de liquider un dangereux chef révolutionnaire. 
La narration évangélique vise surtout à faire retomber la mort de Jésus sur les Juifs (signalons que le papyrus egerton qui ne comporte qu'en feuillet contient des fragments d'un évangile antérieur aux quatre canoniques) et dit clairement: «les chefs des Juifs» là où Jean écrit: «les Juifs». Les chrétiens postérieurs feront du différent qui opposait les autorités du Temple à Jésus, un différent dans lequel les Juifs dans leur ensemble s'opposaient à Jésus. 
Quant au gentil Ponce Pilate qui ne crucifie Jésus qu'à contre-cœur, il ne correspond pas à la réalité historique du personnage.
Dans ce cadre, Jésus est plus probablement un prince-prêtre hasmonéen (voir sa généalogie lucanienne dans laquelle Jésus est dit fils de Joseph, fils d'Héli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï. Or ces trois derniers noms peuvent se lire Yannay Roi et lévite, donc Alexandre Jannée Roi de Judée et grand prêtre...) plutôt qu'un fils de David, la descendance en droite ligne du roi David à l'époque comme aujourd'hui fait encore débat. Les descendants du roi David étaient inconnus pour Hérode, par contre les descendants des Hasmonéens restaient une menace pour lui. On peut parfaitement admettre que Jésus descendait d'Alexandre Jannée par les femmes ce qui en aurait fait un héritier potentiel de la Judée en remplacement d'Hérode.
Les mentions de Jésus en tant que fils de David existent dans les évangiles, mais sont elles légitimes,  ou furent-elles composées en réaction à Bar Kokheba qui prétendait descendre du roi David.

L'existence d'un Jésus Qohen est largement attestée par l'épître aux Hébreux, par exemple, de plus les évangiles, malgré les réécritures conservent les traces d'un Jésus fut un fils d'Aaron et non un fils de David.
En Matthieu 17, 24–27, où nous lisons :
Lorsqu’ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s’adressèrent à Pierre, et lui dirent : « Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? » — « Oui », dit-il. Et quand il fut entré dans la maison, Jésus le prévint, et dit : « Que t’en semble, Simon ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils des tributs ou des impôts ? de leurs fils, ou des étrangers ? » Il lui dit : « Des étrangers. » Et Jésus lui répondit : « Les fils en sont donc exempts. Mais, pour ne pas les scandaliser, va à la mer, jette l’hameçon, et tire le premier poisson qui viendra ; ouvre-lui la bouche, et tu trouveras un statère. Prends-le, et donne-le-leur pour moi et pour toi. »
Nous sommes censés déduire de ce passage que Jésus est le Fils de Dieu, et donc qu’il ne doit pas payer la redevance au Temple.
Malheureusement, à l’époque, une controverse existe entre les pharisiens et sadducéens. Les premiers estiment que les prêtres ou qohen aaronides doivent payer la redevance au Temple, les seconds estiment, au contraire, qu'ils ne doivent pas payer cette redevance parce qu’ils sont fils d’Aaron et qu’ils sont astreints au sacerdoce sans en avoir le choix, puisque le sacerdoce juif est héréditaire. Et donc ce passage prend une tout autre sens, il nous suggère que Jésus était un qohen et qu’il refuse de payer la redevance exigée par les pharisiens.
Un autre passage montre aussi Jésus défendre certains structures sacerdotales contre les pharisiens laïcs (Matthieu 23, 6) :
Ils font toutes leurs actions pour être vus des hommes. Ainsi, ils élargissent leurs phylactères.
Les phylactères sont des petites boites cubiques que les Juifs portent sur le front et sur le bras gauche quant ils font leurs prières. Un seul personnage porte un phylactère rectangulaire, c’est le grand-prêtre de Jérusalem. Autrement dit Jésus accuse les pharisiens de vouloir s’emparer de la grande prêtrise.
L'allongement des franges des talith possède aussi une ambiguïté tzitzit signifiant tresse, il est possible que le mot «vêtement» soit un ajout; Jésus reprocherait alors aux pharisiens de se laisser pousser les cheveux sans prendre des vœux de naziréat...

Dans la péricope des marchands chassés du Temple, on peut se poser la même question que pour la redevance au Temple, Jésus agit comme fils, mais comme fils de qui? D'après les chrétiens, comme Fils de Dieu, mais on peut tout autant admettre comme Fils d'Aaron.

L'idée d'un Jésus hasmonéen et fils d'Aaron permettrait de comprendre les tortures que les évangiles doivent réaliser pour faire naître Jésus à Bethléem. D'après Luc, Joseph est de Nazareth et vient à Bethléem pour se faire recenser (ce qui est absurde, puisque le recensement ne concernait pas la Galilée) et Jésus nait en 6; d'après Matthieu, Joseph est de Bethléem et Jésus nait entre –6 et –4, à l'époque du roi Hérode.



Stephan Hoebeeck




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