mercredi 11 septembre 2019

Le christianisme de Jésus contre le christianisme des chrétiens...


Le christianisme entend s’imposer sur la base du sacrifice de Jésus seul moyen pour être sauvé. Cette idée est néanmoins fausse. L’Ancien Testament donne une valeur aux sacrifices, mais il faut savoir que dans la réalité juive biblique le recours aux sacrifices pour les purification provenait surtout des prêtres pour lesquels les règles de pureté étaient nettement plus contraignantes que pour les Juifs. Après la destruction du Temple, les chrétiens ont présenté Jésus comme l’unique moyen d’être sauvé, faisant de sa mort un sacrifice permanent qui rachète les fautes. Une telle doctrine n’a rien a voir avec l’enseignement de Jésus. Les Juifs estiment depuis longtemps que les ablutions et le repentir équivalent aux sacrifices, d’autant plus qu’en l’absence du Temple ils n’étaient pas possibles. 
Dieu en Isaïe 1, après avoir constaté les abus dans le recours au sacrifice dit à Son prophète:
16 Lavez-vous, purifiez-vous, écartez de mes yeux l'iniquité de vos actes, cessez de mal faire. 17 Apprenez à bien agir, recherchez la justice; rendez le bonheur à l'opprimé, faites droit à l'orphelin, défendez la cause de la veuve. 18 Oh! Venez, réconcilions-nous, dit l'Eternel! Vos péchés fussent-ils comme le cramoisi, ils peuvent devenir blancs comme neige; rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. 19 Si vous consentez à m'obéir, vous jouirez des délices de la terre. 20 Que si vous refusez et vous montrez indociles, vous serez dévorés par le glaive: c'est la bouche de l'Eternel qui le déclare.
Comme on le voit, le repentir, la justice sont autant de choses qui octroient le pardon divin… et c’est même pire, sans ces choses, les sacrifices sont sans valeurs. Jésus le dit aussi (Mt. 5, 23–24): 
Si donc tu présentes ton offrande à l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, viens présenter ton offrande.
Jésus dit encore dans le même évangile après avoir énoncé le Notre Père (6, 14–15):
Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos offenses.
Luc écrit encore (11, 39–41):
Vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et à l'intérieur vous êtes pleins de rapine et de méchanceté. Insensés! celui qui a fait le dehors n'a-t-il pas fait aussi le dedans? Donnez plutôt en aumônes ce qui est dedans, et voici, toutes choses seront pures pour vous.

Bref, il faut faire le bien pour obtenir le pardon des fautes.
On constate d’ailleurs aussi que le baptême avait cette fonction, puisque Luc écrit que Jean prêchait 
le baptême de repentance pour la rémission des péchés.
Flavius Josèphe qui avait été baptiste pendant plusieurs années (son maître Bannous était baptiste) en parle dans ses Antiquités Juives quand il mentionne l’exécution odieuse de Jean par Antipas, il dit (18, 117): 
En effet, Hérode l'avait fait tuer, quoique ce fût un homme de bien et qu'il excitât les Juifs à pratiquer la vertu, à être justes les uns envers les autres et pieux envers Dieu pour recevoir le baptême ; car c'est à cette condition que Dieu considérerait le baptême comme agréable, s'il servait non pour se faire pardonner certaines fautes, mais pour purifier le corps, après qu'on eût préalablement purifié l'âme par la justice. 
Les enseignements fondamentaux de Jésus ne concernent pas son pseudo sacrifice, mais des questions relatives aux convertis et aussi à l’obligation de renoncer à soi-même. L’homme quand il fait le bien, il ne doit en tirer aucune gloire, il doit dire comme en Luc 17, 10: 
Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire.
Ou Luc 9, 23:
Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive.
Ses enseignements sur les obligations que l’homme a face à Dieu ne diffèrent en rien des manuscrits esséniens de Qumran, comme on pourra le comprendre avec les quelques extraits suivants qui proviennent de l’Écrit de Damas (La teneur exacte des Lois par l’enseignant pour les fils de lumières afin qu’ils se gardent des voies d’impiété):
La longanimité (de Dieu) est auprès de lui, ainsi que la plénitude des pardons, afin d’absoudre ceux qui se rétractent du péché. Cependant (il exerce) la force, la puissance et une intense fureur avec des flammes de feu et par tous les anges de destruction contre ceux qui dévient de la voie et abhorrent la prescription, les (laissant) sans reste ni rescapé. (CD II, 4–7)
Ou:
Et maintenant, ô fils, écoutez-moi, et j’ouvrirai vos yeux pour voir et comprendre les œuvres de Dieu ; pour choisir ce qu’Il veut et rejeter ce qu’Il hait ; pour marcher parfaitement 16. dans toutes ses voies et ne pas continuer dans les pensées d’un penchant coupable et (avec) des yeux luxurieux, car plusieurs se perdirent dans ceux-ci. Des héros vaillants trébuchèrent (même) à cause de ceux-ci depuis des temps anciens et jusqu’à maintenant. Quand ils eurent marchés dans l’obstination de leur cœur, les Vigilants des cieux tombèrent ; ils tinrent bien dans cela car ils n’avaient pas observé les commandements de Dieu. Et leurs fils, qui (sont) aussi hauts (que) des cèdres majestueux et dont les corps (sont) comme les montagnes, tombèrent également. Toute chair qui était sur la terre sèche, elle mourut aussi, et ils furent comme s’ils n’avaient jamais été, parce qu’ils avaient fait leur (propre) volonté et n’avaient pas observé les commandements de leur Créateur, jusqu’à ce que Sa colère s’enflamme sur eux. (CD II, 14–21)
Il serait possible de multiplier à l’infini les citations des écrits piétistes juifs de l’Antiquité dans lesquels s’enracine le message original de Jésus; avant que ses disciples peu avisés ajoutent des folies comme sa prétendue divinité, sa prétendue naissance miraculeuse et le prétendu salut qu’offre sa mort.

On ne doit pas tout critiquer, si l’histoire est mythique, le christianisme a nettement tenté de rehausser la morale des païens. Néanmoins sa doctrine du salut a mené à des impasses, par exemple, le pardon accordé aux prêtres pédophiles… Alors que Jésus dit qu’il vaudrait mieux leur mettre une pierre autour du cou et les jeter dans la mer…  Les hommes n’avaient pas confiance en Dieu, il leur fallait un intermédiaire, alors ils ont eu Jésus; puis ils n’ont plus eu confiance en Jésus, alors ils ont eu la vierge Marie…. 
Amis chrétiens, Dieu est notre Père à tous, ayez confiance en Lui, Il n’oublie personne.

Bref, si Jésus fut un enseignant, les évangiles ont des sens cachés, ils expliquent certains secrets spirituels sous un langage imagé; malheureusement, ce langage a fait croire aux chrétiens à une dimension historique de ces écrits; alors qu’ils ont une dimension spirituelle seule véritablement importante. Enfin, les rédacteurs chrétiens des évangiles en grec ont soigneusement caché que pour Jésus, les non-juifs avaient une mission, celle de devenir des nazaréens qui amèneraient progressivement le monde à baser ses lois sur la Torah; les chrétiens ont clairement failli en écoutant cette sirène de Paul qui leur a fait croire que la Loi était quelque chose d’inutile, alors que c’est le fondement et la finalité du message de Jésus…

Enfin, Jésus a certainement été de son vivant un çaddik, quelqu'un qui prenait les fautes des autres sur lui; afin que leur vie en soi facilitée et que leur repentir soit plus facile...

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