samedi 11 juillet 2015

La condamnation de la pédophilie dans l'Ancien Testament ou Tanakh

Certaines personnes croient, à partir d'une lecture superficielle, que la pédophilie n'est pas condamnée dans le Tanakh ou Ancien Testament. Qui pourrait croire pourtant que Dieu ne condamnerait pas cette monstruosité.
Cet acte immonde est évidemment condamné dans la Torah, mais le terme utilisé est particulier et difficile à comprendre; ainsi, nous estimons que c'est bien la pédophilie qui est désignée en Lévitique 18, 21:
וּמִזַּרְעֲךָ לֹא-תִתֵּן, לְהַעֲבִיר לַמֹּלֶךְ; וְלֹא תְחַלֵּל אֶת-שֵׁם אֱלֹהֶיךָ אֲנִי יְהוָה
Et voici ce passage en français
Ne livre pas n'importe qui de ta progéniture en offrande à Molokh, pour ne pas profaner le nom de ton Dieu: je suis l'Éternel.
Personne ne semble surpris qu'on trouve l'expression «offrir sa progéniture à Molokh», au sein des interdits sexuels: en Lévitique 18, 6 à 17, nous lisons la condamnation des mariages consanguins; en Lévitique 18, 18, nous lisons une limitation de la polygamie, voire sa quasi interdiction (rappelons que la polygamie fut interdite dans le Judaïsme au VIIIe siècle, du moins en monde ashkénaze, plus tardivement en monde sefarade, mais qu'elle fut très peu pratiquée); en Lévitique 18, 19, l'interdiction d'approcher les femmes au moment de leurs menstruations; en Lévitique 18, 20, l'interdiction de convoiter la femme mariée; en Lévitique 18, 22, l'interdiction de l'homosexualité masculine; en Lévitique 18, 23, l'interdiction de la bestialité qui condamne explicitement tant l'union d'un homme avec un animal que l'union d'une femme avec un animal. Il nous semble donc que l'expression «livrer sa progéniture en offrande à Molokh» a bien des aspects sexuels qui nous paraissent correspondre à ce que l'on appelle aujourd'hui la pédophilie, puisque cet interdit, à cet endroit précis de Lévitique, est précédé et suivi d'interdits sexuels.
Le nom maudit de Molokh se retrouve encore en quelques endroits de la Bible; comme un peu plus loin, en Lévitique 20, 2–5, néanmoins nous citerons aussi les versets 6 à 8 qui ne sont pas sans rapports avec les précédents:
2 Quant aux enfants d'Israël, tu leur diras: «Quiconque, parmi les Israélites ou les étrangers séjournant en Israël, livrerait quelqu'un de sa postérité à Molokh, doit être mis à mort: le peuple du pays le tuera à coups de pierres. 3 Moi-même je dirigerai mon regard sur cet homme, et je le retrancherai du milieu de son peuple, parce qu'il a donné de sa postérité à Molokh, souillant ainsi mon sanctuaire et avilissant mon nom sacré. 4 Et si le peuple du pays ose fermer les yeux sur la conduite de cet homme, qui aurait donné de sa postérité à Molokh, et qu'on ne le fasse point mourir, 5 ce sera moi alors qui appliquerai mon regard sur cet homme et sur ses complices, et je retrancherai avec lui, du milieu de leur peuple, tous ceux qui, entraînés par lui, se seraient abandonnés au culte de Molokh. 6 Pour la personne qui aurait recours aux évocations, aux sortilèges, et s'abandonnerait à ces pratiques, je dirigerai mon regard sur cette personne, et je la supprimerai du milieu de son peuple. 7 Sanctifiez vous et soyez saints, car je suis l'Éternel votre Dieu. 8 Observez mes lois et les exécutez: je suis l'Éternel qui vous sanctifie.»
Dans ces versets, nous découvrons que «livrer sa postérité à Molokh» a encore d'autres connotations, savoir que cela souille le sanctuaire, que cela avilit le nom sacré et que c'est mis en rapport avec la pratique des sortilèges.
Notons l'opposition entre celui qui se sanctifie et qui est saint, et qui observe les lois et les applique face à celui qui souille le sanctuaire et avilit le Nom sacré, qui invoque les démons et observe les pratiques magiques.

Molokh apparaît encore en I Rois 11, 7, et nous apprenons alors que Salomon avait fait bâtir un Temple à Molokh, et que c'était l'idole des Ammonites; ce nom apparaît encore en deux endroits:
Il déclara impur le Tofèth qui se trouve dans la vallée de Ben-Hinnom, afin que personne n'y fit plus passer son fils ni sa fille par le feu, en l'honneur de Molokh. (II Rois 23, 10)
Et
Ils ont édifié les hauts-lieux de Baal, ceux de la vallée de Hinnom, ils ont fait passer [par le feu] leurs fils et leurs filles en l'honneur de Molokh, acte abominable que je ne leur ai point prescrit et que ma pensée n'a jamais conçu, et ainsi Juda a été entraîné au mal. (Jérémie 32, 35)
On pense aujourd'hui que Moloch pourrait être la translittération d'un mot sémitique ancien signifiant «sacrifice», plutôt que le nom d'une divinité; ce qui, dans le cas des deux derniers passages, colle assez bien:
...afin que personne n'y fit plus passer son fils ni sa fille par le feu du sacrifice.
Et
..., ils ont laissé leurs fils et leurs filles «être sacrifiés», acte abominable...
Mais par dessus tout, ce qui prouve que ce passage est bien une condamnation de la pédophilie, c'est tout simplement, que des textes babyloniens et d'autres de ces régions ont montré que les enfants consacrés aux dieux étaient violés par les prêtres de ces religions abominables... Quand leurs temples disparurent, leurs pratiques pédophiliques furent oubliées, et le verset devint incompréhensible; mais il est certain qu'il y a 3000 ans, aucun Juif ne pouvait se méprendre sur le caractère pédophilique de la consécration à dieux.

Venons-en aux conclusions.
Nous constatons que l'Ancien Testament condamne la pédophilie et assimile le pédophile à quelqu'un qui s'auto-consacre aux démons; les différents passages nous montrent aussi les dégâts considérables qu'elle produit sur la psychologie de l'enfant, puisque l'acte lui-même équivaut à le livrer aux démons. Il est vraisemblable aussi que les connotations goétiques ('ovoth, «faire venir un démon ou obtenir un esprit familier» et yid°onîm, «faire des malefices») n'étaient pas absentes de la pédophilie ancienne. Notons encore que les différents interdits sexuels dans les autres passages (Lévitique 18, 6–20 et 22–23) ne sont pas mis en rapport avec la sorcellerie, seulement la pédophilie, ce qui en fait un crime réellement à part. Il est possible aussi que les sorcelleries dont il est question soient à comparer avec le mystérieux péché contre l'esprit dont il est si obscurément parlé dans le Nouveau Testament (voir: http://essenochristianisme.blogspot.be/2015/06/le-peche-contre-lesprit.html), c'est-à-dire des gens qui sont en échec spirituel et qui espèrent se sauver en pactisant avec quelque démon. 
Quant au remède, il est très simple, l'application de la peine de mort pour de tels crimes, du moins, dès qu'elle sera restaurée. 

— Stephan HOEBEECK

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